Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de la vie d’une jeune créatrice. C’est un espace où l’on partage, où l’on découvre, mais aussi, parfois, où l’on se perd. Pour beaucoup, Instagram, Pinterest ou TikTok sont des vitrines d’inspiration infinies, des lieux où le travail des autres défile sous nos yeux en quelques secondes. Mais, à force de scroller et de s’exposer aux créations des autres, une question se pose inévitablement : comment ne pas se comparer et garder confiance en soi dans cet océan de contenus visuels ?
En tant que créatrice, je vis quotidiennement avec cette tension. Les réseaux sociaux sont à la fois un outil extraordinaire pour faire connaître mon travail et, en même temps, une source de doutes constants. Comment ne pas se sentir submergée lorsque l’on voit des artistes ou des artisans qui semblent toujours plus inspirés, plus prolifiques, ou qui récoltent plus de likes et de commentaires en quelques heures que moi en une année?
Ce poids de la comparaison s’installe souvent de manière insidieuse. Ce n’est pas forcément dès les premières minutes, mais au fil des jours, des semaines, la pression s’accumule. On commence à se demander si ce que l’on fait est vraiment à la hauteur, si nos créations sont assez uniques, assez belles, assez "dignes" d’être partagées.
Sur les réseaux, tout semble toujours parfait : des ateliers impeccables, des œuvres qui sortent du four sans la moindre imperfection, des artistes constamment productifs et épanouis. Mais la réalité, je le sais bien, est tout autre. La création est un processus chaotique, parfois lent, souvent incertain. Pourtant, les algorithmes nous poussent à montrer la perfection, à poster régulièrement pour rester visibles, à créer des contenus "engageants".
Mais alors, comment rester fidèle à soi-même dans ce contexte ? Personnellement, j’essaie de me rappeler chaque jour que la perfection n’est pas la finalité. Mes créations sont un reflet de mon cheminement, de mes essais, de mes erreurs, de mes progrès. Et c’est dans cette imperfection que réside leur beauté. Se comparer aux autres, c’est souvent oublier que chacun avance à son propre rythme, avec ses propres contraintes, son propre parcours.
Quand je sens que la pression devient trop forte, que la comparaison me fait douter de mon travail, je prends du recul. J’éteins mon téléphone, je quitte les réseaux, et je retourne à l’essentiel : la matière, la terre, le processus créatif. Parce qu’au fond, ce n’est pas le nombre de likes ou de vues qui compte, mais bien le sentiment de satisfaction que l’on ressent face à une pièce finie, face à une œuvre qui a du sens pour soi.
Les réseaux sociaux, bien qu’ils puissent nourrir notre créativité, ne doivent pas devenir une boussole. Je me force à revenir à ce qui me fait vibrer, ce qui m’a poussée à me lancer dans cette aventure : créer des objets uniques, raconter des histoires à travers mes pièces, et partager des moments d’authenticité avec ceux qui aiment mon travail.
Apprendre à Partager, Pas à Performer
Une autre manière de gérer cette pression est de repenser ma relation aux réseaux sociaux. Plutôt que de poster pour "performer", j’essaie de poster pour partager. Partager mon processus, mes réflexions, mes moments de doute, mais aussi mes moments de joie. J’essaie de me rappeler que mes abonnés ne viennent pas seulement pour voir des œuvres finies parfaites, mais aussi pour découvrir ce qu’il se passe derrière l’atelier, comprendre le chemin parcouru et ressentir les émotions qui accompagnent chaque création.
Finalement, c’est cette vulnérabilité et cette authenticité qui créent un lien fort avec mon public. Il est facile de se perdre dans la quête de la perfection visuelle, mais la vraie connexion se fait dans la sincérité, dans le partage des hauts et des bas.
Être jeune créatrice dans un monde dominé par les réseaux sociaux n’est pas chose facile. Chaque jour, il faut jongler entre l’envie de partager son travail, l’inspiration que l’on puise chez les autres, et les doutes qui nous habitent lorsque l’on se compare. Mais en prenant du recul, en restant fidèle à ce qui nous anime profondément, et en apprenant à partager avec sincérité, il est possible de trouver un équilibre.
Ce que j’apprends jour après jour, c’est que le plus important n’est pas d’être la meilleure, la plus vue ou la plus likée. L’essentiel est de rester connectée à mon processus créatif, à ce que je veux vraiment dire à travers mes œuvres, et de continuer à avancer, un pas après l’autre, sans chercher à me conformer aux attentes extérieures. Après tout, l’art, comme la vie, est un chemin unique, et il n’y a rien de plus précieux que d’être soi-même tout au long de ce voyage.
-----------
Vous souhaitez découvrir davantage de mes réflexions et suivre mon parcours créatif ? Rejoignez-moi sur Instagram ou explorez mes dernières créations sur ma boutique en ligne. Continuons à partager ces moments ensemble.
Le Poids de la Comparaison : Créer Dans un Monde de Réseaux Sociaux.
Lucie Eleme, Octobre 2024
Photos: Arnaud Jolly
Σχόλια